1989-1999 La mutation boursière de Man Utd

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Posté le vendredi 31 décembre 2010 à 12 h 10 min

Auteur : Thibaut

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Martin Edwards en ce début 1989 cherche à vendre ces actions. Un premier acheteur se manifeste, prêt à en racheter pour 10M£. Robert Maxwell, patron du journal « Daily Mirror ». Cette OPA échoue. Les deux hommes ne parviennent pas à se mettre d’accord.

Eté 1989, la presse annonce la vente de Man Utd pour la somme de 20M£. Le nouveau propriétaire s’appelle Michael Knighton. Ancien footballeur, il est devenu riche agent immobilier basé sur l’Isle de Man. Le Président de Man Utd, Martin Edwards recevrait 10M£ pour ses actions mais il resterait comme directeur. La vente de ses actions marquerait la fin du contrôle de la famille Edwards sur le club. Pourtant, Martin Edward annonce au cours d’une conférence de presse que c’était une triste décision mais qu’il croyait qu’une nouvelle direction et de nouvelle base financière permettraient au club d’aller encore plus loin.

Le nouveau propriétaire promet d’injecter 10M£ pour moderniser Old Trafford mais finalement, l’OPA ne se fait pas. Une des banques lâche Knighton. Knighton deviendra le patron de Carlisle United qui fera une brève apparition en Premier League.

Edward tente alors de convaincre Whelan, le patron de la chaîne JBB (le décathlon anglais) qui a une stratégie de développement sur l’Ile mais Whelan renonce. Il deviendra 10 ans plus tard le patron de Wigan FC.

Le passage en bourse du club le 31 mai 1991 marque une profonde évolution dans le club avec la création d’une structure à deux têtes : Manchester United PLC (Public Limited Company) et MUFC.

Ce passage en bourse est motivé par la recherche de fonds en ouvrant le capital pour agrandir Old Trafford ( 10M£ sont nécessaires) et aussi par la volonté de Martin Edwards de valoriser ses parts pour mieux les revendre. 2 597 404 actions sont vendu pour une valeur de 3£75.

Martin Edward laisse alors la Présidence. Le nouveau chairman est Sir Romand Smith, ancien patron du groupe Rover. Il est secondé par P Kenyon ex-directeur de Umbro comme directeur. David Gill, expert financier prend la direction des finances du club. Cela marque l’arrivée de personnes issues du mondes des finances et de la gestion d’entreprise.

Cette entrée en bourse est d’abord un désastre. Seules 44 % des actions proposées trouvent preneurs, et, le premier jour de cotation, le titre perd 17 %.

Le club entame alors une mue radicale. La direction décide de lui rendre sa compétitivité sportive en s’appuyant sur un socle financier solide. Elle s’entoure de financiers de la City, qui élaborent un projet de développement basé sur la rigueur budgétaire. Alors même que, partout en Europe, les clubs commencent à se lancer dans l’inflation salariale, les salaires sont limités à 50 % du chiffre d’affaires. L’idée est alors de réinvestir les bénéfices dégagés par cette rigueur dans le développement du chiffre d’affaires par l’agrandissement du stade et par l’élargissement de l’offre de produits dérivés. L’élément sportif n’est évidemment pas oublié afin que les clients, c’est-à-dire les fans, soient de plus en plus nombreux.

Ce pari, hautement risqué en 1990-1991, est finalement relevé de main de maître. Entre 1990 et 1995, le chiffre d’affaires est multiplié par 5,2 sans alourdissement de la dette ! La réussite de ce démarrage repose d’abord sur le capital de sympathie du club, qui, d’emblée, peut trouver des clients un peu partout en Europe. Une situation que Claude Boli explique par les succès passés du club, ses joueurs charismatiques (Bobby Charlton, George Best, Dennis Law) et le drame de Munich en 1958, où l’équipe fut décimée dans un accident d’avion. La ferveur est entretenue par les premières victoires sportives, en Coupe des Coupes en 1991, puis, en 1993 et 1994, en championnat. Des succès acquis à bon compte puisque l’entraîneur Alex Ferguson, arrivé en 1986, s’appuie principalement sur des joueurs issus du centre de formation, donc bon marché. Enfin, le groupe utilise la Bourse pour lever des fonds et, notamment, agrandir Old Trafford.

Ce pari est marqué par la création de sous-structure : MUTV (en 98), MU travel, MU merchandising, MU International, MU Finance (en 2001). En mars 2002, Sir Roy Gardner prend la suite de Sir Smith. Martin Edwards a vendu progressivement ses actions. Il n’en détenait plus que 17% en 2000 tout en restant majoritaire. En 2002, il ne lui en reste plus que 6% qu’il vend. Il se retire du club définitivement en 2003.

De nouveaux actionnaires apparaissent qui sont issues de compagnies davantage que d’individus voulant siégés au Board. Ainsi John Patrick Mc Namus et John Magnier, éleveurs de chevaux et amis d’Alex Ferguson. Sous la dénomination de Cubic Expression, ils détiennent 8,7% des actions. Le groupe BskyB apparaît avec 10%. Harry Dobson, fortune de l’immobilier possède 6%.

L’arrivée en bourse marque un tournant dans la vie du club. L’objectif comme toute entreprise cotée est de satisfaire les actionnaires et de produire des bénéfices. L’économie prend le pas sur le sportif. Mais la logique économique n’existe que par la logique sportive qui s’exprime à travers les résultats du club.

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